Entre parents et fils: la noblesse d’une compétition (Sénèque)
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Le rapport entre parents et fils peut être vu sous un point de vue sénèquien à la lumière de sa réflexion sur les bénéfices. On dit, généralement, que le parent a donné la vie à son fils comme s’il lui eût donné un bien, en le mettant au monde il lui a offert une valeur. Lisons directement ce que Sénèque écrit à propos de ceci:
Le bien n’est pas vivre, mais vivre bien. Mais je vis bien. Cependant j’aurais aussi pu vivre mal; ensuite, ceci seulement dois-je à toi: la vie. Si tu mets en compte la vie en soi et pour soi, nue, dépourvue de discernement et tu te vantes comme d’un grand bien, penses que tu me mets en compte un bien qu’ils ont les mouches et les vers aussi.
Et puis, sans parler de rien d’autre que de mes études libérales et ma conduite orientée vers le droit chemin, vous, selon votre propre bénéfice, vous avez reçu plus que vous avez donné, car vous m’avez généré ignorant et inexpérimenté, alors que je vous ai donné un enfant à être heureux de l’avoir engendré.
Vous voyez que la relation entre les parents et les enfants, bien que les parents peuvent dire qu’ils leur ont donné la vie, ils la leur ont donnée nue, en ce sens que lorsque l’enfant atteint, développe et acquiert des valeurs et une façon de vivre bien, il réjouit son père par l’acquisition d’un mérite: c’est comme si le fils donnât quelque chose à ses parents. Il est difficile peut-être de comprendre cela. Mais lisons un autre bref passage tiré du même ouvrage Les bénéfices par Sénèque:
Si quelqu’un a fait tant de progrès jusqu’à être célèbre parmi tous les peuples, soit pour son éloquence ou sa justice ou à cause de ses entreprises militaires, et il a apporté une grande renommée à son père, en tirant hors de l’obscurité son nom et son lieu de naissance par la lumière de sa propre renommée, alors n’a-t il donnée à ses parents un avantage incomparable?
Bien qu’il soit vrai que les parents ont nourri le corps de son fils, il est encore plus vrai que le fils a nourri l’esprit des parents, en leur offrant une plus grande satisfaction, pas simplement corporel, mais une satisfaction intérieure. Fondamentalement,il semble ici que Sénèque veuille dire, et il le dira plus tard, ceci: bien que le parent ait donné la vie au fils, il y a un bien supérieur à la vie et ce bien peut être atteint par le fils et, donc, celui-ci peut dépasser le père. Par exemple, Sénèque dit que si un fils sauve son père de la mort plus qu’une fois, il a déjà dépassé le bénéfice qu’il avait reçus de son père. Mais Sénèque ne fait pas ces considérations diminuer le respect et l’adoration pour ses parents, car il a écrit plus tard
L’affection filiale sera plus vive, si pour rendre le bien reçu, il se présentera avec l’espoir de le dépasser. Ceci vraiment provoquera l’approbation et la joie des parents, car pour la plus part des cas le fait d’être dépassé joue à notre avantage.
Alors cette vision de la relation entre père et fils pourrait revenir bénéfique dans le cas où il se présentât une insatisfaction de l’un ou de l’autre. Si un des membres du rapport commence à considérer la nature de cette même relation, comment se rapporter en elle, comment évaluer le propre rôle, il pourra trouver réconfort, par exemple, dans les entreprises de sa vie, etant donnée que ses activités ont apporté joie aux parents qui lui ont tant donné. Dans ce sens un tel rapport pourrait apparaître presque une compétition dans laquelle l’on voudrait établir qui a reçu le plus grand bénéfice. En réalité il sert seulement à faire comprendre qu’il y a une situation réciproque entre les parents et les fils. Ce ne sont pas seulement les parent à donner mais aussi les fils le font, quoique de manière différente. Un donner qu’il aurait pu ne pas y être; ce qui aurait pu arriver si le fils s’était éloigné des attentes des ses parents, or s’il eut annulés complètement leur valeurs. Il n’aurait rien donné, donc, en échange et il n’eut pas contribué à l’expression bilatérale de cette relation.
Le parent ne s’attend pas de recevoir le pain ou la nourriture du fils mais qu’il réalise soi–même et, en même temps, qu’il conserve et développe certaines valeurs: celui-ci est le bénéfice qu’il en tire. Il ne s’agit pas d’établir qui soit meilleur, qui soit supérieur, ni qu’il y aie une hiérarchie entre ceux qui reçoivent les bénéfices. Ce n’est pas le but. Cela n’a pas d’importance.